L’été est enfin là. Le soleil cogne. Sa chaleur nous enveloppe, nous strangule même en laissant quelques stigmates rouges sur notre peau. Rouge, voilà une couleur qui avait déjà fait parler d’elle il y a quelques mois. Sans crème solaire, les médias s’inquiétaient de la montée du candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon. En avril, le mercure, rouge lui aussi, montait jusqu’à 11 % et marqua même quelques pointes à 18 % dans les sondages.
Pour certains, le score du candidat de l’autre gauche fut un échec. Je n’en fais pas partie. L’adrénaline et les rêves de la campagne chaleureuse que nous avons menée nous conduisaient à espérer à une hypothétique victoire. La réalité, féroce et toute puissante, nous rappela qu’une progression de près de 4 millions de voix en 6 mois de campagne, bien qu’exceptionnelle et unique dans l’histoire électorale, n’est pas encore suffisante pour obtenir une majorité. Malgré tout, je suis fier. Fier de toutes ces graines d’espoirs rouges semées à nouveau dans les esprits et dans les sillons de l’esprit du peuple. Elles germeront à un soleil printanier. J’en suis certain.
Voilà, cette magnifique campagne présidentielle est derrière nous. Elle appartient à nos souvenirs, aux passés, à l’histoire. En cette rentrée, la question qui se pose, c’est notre place dans l’avenir, celle du Front de Gauche, celle de Mélenchon et donc intrinsèquement celle de la France.
La Ve république fourmille de candidats qui marquèrent l’élection présidentielle avant de s’évaporer. Ce ne sera pas notre cas. Nous ne sommes pas une force créée à base d’arguments marketing périssables. Notre résultat est le fruit d’un combat politique basé sur l’intelligence et l’argumentation. Nous convainquons puis nous progressons, non pas l’inverse. Cela nous est possible dans un monde médiatique féroce que grâce à une puissance de feu militante assez incroyable et qui rend pas mal d’opposants jaloux.
Le Front de Gauche n’est pas non plus dans la simple capitalisation électorale. Les risques pris à Hénin-Beaumont en sont une preuve. Nous combattons, car nous pensons que le combat en vaut la peine. Nous sommes dans une temporalité longue. L’instant n’est pas un critère viable pour nous. Ainsi, nous ne nous cherchons pas seulement à obtenir des cheptels électoraux qui additionnés nous permettrait d’atteindre 51 %. Cette méthode, nous la laissons à la SFIO modernisée de Hollande, le Guy Mollet du XXIe siècle. Par contre, nous avons nos propres idées. Nous essayons de les diffuser et de les réveiller dans le peuple.
Nous croyons qu’il est temps d’en finir avec le Diktat de la Finance et des traités européens austéritaires. Nous revendiquons une politique de relance par le progrès social et la planification écologique. Ces objectifs, nous ne pouvons les remplir qu’en obtenant le soutien massif, majoritaire du peuple français. Pour cela, nous devons prendre des risques et revendiquer nos ambitions. Clairement, nous souhaitons être la première force à gauche en France. Nous l’avons voulu en 2007, cela nous a conduits à un score à deux chiffres. Dans les prochaines années, cela sera une réalité. L’exemple de Syriza, notre parti frère de Grèce, est un indice que beaucoup de médiacrates devraient retenir et garder à l’esprit.
Voilà pour nos rêves et nos objectifs. Ils peuvent paraitre grands. Cela est notre problème. Mais la question, la seule qui compte, c’est de savoir quel doit être notre action pendant ces prochaines années de mandature Hollande pour réussir ce pari tout sauf insensé.
Le problème, c’est que le PS se dit membre de la Gauche. C’est malheureusement une réalité. Ce parti, malgré son comportement honteux et inacceptable avec les Roms, n’est pas membre de la droite. Je pense, peut-être par naïveté, qu’ils travaillent pour ce qu’ils pensent être l’intérêt du plus grand nombre. Le seul problème, c’est que leur idéologie social-libérale les conduit à des résultats contraires.
Pendant ces 5 ans, nous ne cesserons de leur expliquer, de leur faire comprendre pourquoi leur politique n’est que soumission au capitalisme financier. Sincèrement, je ne pense pas que cela sera suffisant. Mais l’honnêteté nous y oblige. Nous affirmons et nous pensons que les citoyens sont dotés d’une intelligence politique. La conclusion de ce postulat, c’est donc que même au PS, il y a de l’intelligence. Il nous faut donc essayer de la réveiller et de la dégager de ce goudron idéologique qu’est le social-libéralisme.
Malgré tout, nous ne sommes pas une démarche de soumissions. Nous n’attendrons pas un bon geste du seigneur. Si le PS se réveille, nous conduirons la France sur la route du bonheur et du bien-vivre ensemble. S’il continue leurs délires sur les marchés financiers, s’ils continuent de refuser de voter la loi contre les licenciements économiques et de proposer un référendum sur le traité Merkel-Sarkozy, alors avec Jean-Luc Mélenchon, nous en tirerons les conséquences et nous mènerons la bataille pour les dépasser.
Ainsi, il est logique que nous commencions dès aujourd’hui par attaquer et provoquer par des mots. Nous avons raison d’affirmer que ces 100 premiers jours de la présidence Hollande sont et sonnent creux. C’est une réalité. Le changement, promis et attendu par le peuple, n’est pas arrivé. Pourtant, n’était il pas promis dès « maintenant » ?
Puis après ces mots, qui ont la qualité et le bénéfice de conduire les citoyens et les socialistes à la réflexion. La deuxième étape sera de passer aux actes. Nous n’hésiterons pas à soutenir les grèves. Nous n’hésiterons pas à chercher à canaliser la colère sociale pour lui en donner un dénouement insurrectionnel et électoral. Notre autonomie est conquérante. De l’autonomie, nous irons à la conquête. Voilà notre programme de gouvernement. Voilà la route qui nous nous engageons à prendre au Front de Gauche derrière notre camarade et porte parole Mélenchon.