Ne délocalisons pas l’Usine ! Comme dans chaque lieu où sueurs, larmes et sourires se sont mélangés et ont valsé ensemble, les murs suent l’histoire et sentent la vie qui s’y est baladée au cours du temps. Qu’il soit clair, l’usine ne fut pas un simple QG de campagne aseptisé et décoré par des designers Ikea-formaté ! Elle n’a pas cet aspect propre, parfait, réfléchi. Il vous suffit de vous y rendre et de passer cette grande porte rouge et l’instant d’un soupçon de regard, le lieu vous sublime et vous transperce déjà. Elle est désordonnée et empirique. Elle est à l’image de l’action humaine ! L’ambition et la volonté, dans ce lieu, réussissent ainsi à transcender une réalité aussitôt trépassée.
L’atmosphère n’est pas une création. Le bonheur et les sourires ne se décrètent pas ! Le hasard du calendrier de la campagne nous a donné un lieu où les murs se rappellent encore les visages de tous ces ouvriers qui du matin au soir parfumaient l’air de l’odeur de leurs sueurs. Cette Usine, ces derniers mois, a pu revoir d’autres visages. Balafrés, vieillis, juvéniles, colorés, le sourire aux lèvres et les yeux dirigés par le coeur vers l’avenir étaient leur plus petit commun dénominateur. Eux aussi suèrent ! Ils continuent d’ailleurs aujourd’hui et s’y préparent encore pour demain. Cette usine vue ainsi le passé et l’avenir se regrouper autour de la lutte et de l’idée de l’émancipation. Les ouvriers d’hier que nous ne connurent pas nous passèrent assurément un témoin pour notre combat politique. C’est notre flamme olympique à nous. Elle brule dans ces murs des Lilas. Elle brule dans notre coeur et dans toutes ces actions autres que « simplement » militantes.
Je vous le confirme. Notre Usine n’est pas qu’un lieu de préparation stratégique ou de diffusion de tract. Elle est un laboratoire réel de notre politique et de notre idéal pour la France. L’émancipation y règne. Elle s’y inscrit là encore dans ces murs grisâtres où tant de slogans autres que ceux de la campagne de Mélenchon y figurent.
Chaque vendredi, ce lieu politique s’ouvre officiellement au monde extérieur. Par le spectacle et l’accès libre à la culture, les codes habituels se froissent et l’égalité émerge. Les « ouvriers » de l’Usine ne sont pas dans l’enseignement. Ils sont dans l’échange. Ils sont dans l’humain. Voilà là un détail majeur qui fera la différence avec les échecs du passé.
L’Usine est un lieu d’apprentissage, d’échange, de politique, de fête. L’Usine est une petite France qui se prépare à transformer la Grande.
Ainsi, pour continuer à faire perdurer cette expérience et cette campagne fabuleuse du Front de Gauche, les Amis de l’Usine se regroupent et s’organisent dans une association éponyme. Nous nous apprêtons à continuer et à pérenniser ce lieu pour que le Front de Gauche sache toujours où regarder quand le brouillard du brouhaha politique le submerge.
L’Usine peut être assurément un magnifique siège du Parti de Gauche et du Front de Gauche. Elle ne sera jamais que ça. Par son histoire et par les militants qui y fourmillent, en faisant Front à gauche, en cherchant des nouvelles formes d’expressions et d’actions démocratiques, ce lieu mystique se projette déjà dans l’avenir.
Amis de l’Usine, rejoignez-nous, rejoignez-nous car nous avons peut-être déjà trouvé notre salle du jeu de paume. Ainsi, il ne nous suffit plus que de réunir le peuple Français autour de la Révolution Citoyenne.