Dimanche, nous allons nous déplacer aux urnes pour la troisième fois en moins de deux mois. Et à nouveau, avec le sourire, je vais mettre un bulletin Front de Gauche dans l’urne. Le 22 avril dernier, l’espérance et l’euphorie accompagnaient ce geste. Ce matin-là, je m’en souviens, j’étais persuadé en mon for intérieur que le Front de Gauche et son candidat Mélenchon allaient finir au pouvoir. Aujourd’hui, je vous confirme que cet espoir continue à m’alimenter.
Bien sûr, même naïf, je sais que dimanche soir, il n’y aura pas encore de majorité Front de Gauche au Parlement français. Notre groupe va pourtant s’élargir de futurs grands députés qui, croyez moi, seront amenés à prendre rapidement un rôle important dans la conduite de notre pays. Je pense notamment, au hasard, à Ian Brossat qui va mettre sa tannée au vieux Vaillant. Je vous conseille également de suivre attentivement le résultat de Laurence Sauvage dans le nord qui a su mener une campagne exemplaire, juste et sincère, toute à son image. D’autres députés FdG comme François Delapierre ou Gabriel Amard seront présents dès dimanche 17 juin pour conduire les débats sur la gratuité des services publics et tous les autres débats nécessaires à la démocratie française.
Ces individualités, futures surprises de la prochaine mandature, sont à l’image de ce collectif qui alimente et guide le FdG. Par l’art politique, au sens noble du terme, ils ne cessent de semer des graines d’espoir et de doutes dans l’esprit de nos concitoyens. Petit à petit, à la lumière de la réalité, de l’intelligence et de la persévérance, ces doutes rompent les certitudes. Au son de leurs éclosions, de nouveaux mots naissent et apparaissent : Gratuité, solidarité, coopératives, égalité, mise en commun, biosphère, bien-vivre, socialisme… Si vous êtes comme moi, si vous avez foi en la politique, vous devez déjà savoir que de simples mots suffisent à créer un monde. Ainsi, par le travail de ces futurs députés Front de Gauche, agriculteurs des consciences et des coeurs, notre mouvement politique, graine après graine, fleurira et gouvernera. Ce n’est qu’une question de semaines, de mois ou d’années.
D’ailleurs, pour continuer sur les mots. Je suis surpris que Hollande ne cesse de reprendre ceux de la droite et de l’idéologie néoconservateurs. Il confirme l’OTAN et la présence inutile de l’armée française dans ces montagnes lointaines. Il continue de parler de « croissance », de « petites entreprises aux lourdes charges patronales »… Alors qu’il nous faut, nous la gauche, ne jamais cesser de rappeler que les « cotisations sociales » sont le terreau de la solidarité nationale et donc de notre qualité de vie. Cela confirme encore une fois l’importance d’élire le plus grand nombre de députés Front de Gauche possibles afin que dans l’antre du palais Bourbon raisonne un véritable vocabulaire de Gauche qui prépare le monde de demain.
Les mots sont une bataille, leurs sens un objectif stratégique. Le dernier tract nauséabond de l’extrême droite sur Henin Beaumont caricaturant Mélenchon en Hitler et insultant la Shoah est une bien triste démonstration de cela. Le FN et ses alliées ont besoin que les termes qui qualifient leur génome perdent leurs sens. Si plus personne n’entend la même chose lorsque l’on parle de capitalisme, de fascisme, de racisme, de haine, alors les gardes fous républicains et idéologiques s’écroulent. Et sur ces ruines, les forces d’extrêmes droites peuvent à nouveau reprendre leurs basses oeuvres stoppées par les forces résistantes et humanistes de 39-45.
Il nous faut donc absolument lutter contre l’extrême droite et préserver le sens des mots et des choses. La meilleure solution, je vous l’assure, c’est de voter pour ceux qui s’opposent à la haine, aux inégalités et qui ont foi en l’harmonie républicaine et à son triptyque républicain « Liberté, Égalité, Fraternité ». C’est ainsi de voter pour ceux qui n’ont pas peur de prononcer les mots qui animent leurs idéaux. C’est donc de voter pour les candidats du Front de Gauche. Et je vous confirme encore une fois ma confiance dans l’avenir du Front de Gauche car avec beaucoup de camarades, nous allons crier nos mots à nous fracasser la voix et à fracasser les voix de l’extrême droite.